Chaîne alimentaire : un micronutriment disparaît peu à peu

L’un des micronutriments les plus importants disparaît peu à peu de notre chaîne alimentaire

Les êtres humains ont besoin de sélénium. En effet, ce micronutriment maintient des fonctions et en particulier celle liée à un système immunitaire opérationnel. Seulement voilà, un problème se pose : les sols européens contiennent très peu de sélénium et les scientifiques prévoient que le changement climatique ainsi que d’autres facteurs vont agraver la situation.

En 2017, un groupe de scientifiques ont établi une projection du changement climatique afin d’estimer la modification de la teneur en sélénium dans les terres agricoles, pour les années à venir.
Leur projection publiée en 2017 dans les Comptes Rendus de l’Académie Nationale des Sciences apporte un éclairage inquiètant. Compte tenu des changements climatiques en cours, avec l’augmentation des précipitations d’une part et la diminution du PH dans les sols d’autre part, 66 % des terres agricoles pourraient perdre jusqu’à 8,7 % de leur concentration en sélénium dans un futur proche. Et ça, Cher Lecteur, c’est tout sauf une bonne nouvelle!

Disparition progressive de notre chaîne alimentaire

Mais le sélénium disparaît peu à peu de notre chaîne alimentaire et les changements climatiques ne constituent qu’une part du problème. Parallèlement à l’augmentation des précipitations, d’autres facteurs dont l’utilisation de fertilisants artificiels peuvent également affecter les concentrations de sélénium dans les céréales poussant sur différents sols.
De nombreux facteurs sont de fait impliqués et la concentration en sélénium dans l’alimentation diffère largement d’une région à une autre. Ainsi, certaines populations dans le monde ont un régime alimentaire qui n’en apporte pas assez.

A l’échelle mondiale, un humain sur sept est affecté par un apport inadéquat en sélénium et absorbe moins que la quantité recommandée de ce micronutriment vital.

76 % des pays sont exposés

D’autres pays tels que le Danemark, la Pologne, la Suède, l’Espagne, l’Allemagne, la Belgique, le Royaume-Uni, la France, les Pays Bas, l’Italie, l’Autriche, l’Irlande et quelques autres ont été identifiés comme zones exposées à la carence en sélénium avec des apports quotidiens inférieurs à 55 microgrammes.
Dans les faits, ce sont 76 % des pays à travers le monde qui sont situés dans des régions déficitaires en sélénium, où les apports alimentaires quotidiens en sélénium passent sous le seuil des apports recommandés.